Plus de 40.000 spectateurs ont foulé le pavé du Cognac Blues Passions 2017. Une édition ensoleillée, où les orages et la pluie n’ont voulu gâcher ni les festivités, ni les sourires sur les lèvres des festivaliers, de l’organisation et des 240 bénévoles toujours plus soudés à l'aube des 25 ans.
Mardi 4 juillet 2017, la 24ème édition du Cognac Blues Passions peut commencer ! Une soirée d’ouverture enchanteresse, où Anna Kova donne le tempo avec sa Soul R&B, suivi de Kenny Neal, qui démontre qu’il n’est pas le récent détenteur de deux Blues Awards pour rien. Un magnifique coucher de soleil plus tard, on succombe aux charmes de Lisa Simone, qui nous offre en plus quelques reprises en hommage à sa maman Nina Simone. L’île Madame de Jarnac en est ressortie plus belle que jamais.
Mercredi, Gaëlle Buswel, Prix cognac Blues Passions 2016, a su relever le défi d’ouvrir sur la Blues Paradise, devant –M– et ses comparses de Lamomali. Fin de concert, elle passe le flambeau. Le prix Cognac Blues Passions 2017 est remis au talentueux Aymeric Maini, qui se produira le samedi sur la scène Experience. Puis commence le grand bal africain de Lamomali, où les maîtres griots de la Kora, Toumani et Sidiki Diabate, père & fils, la sublime Fatoumata Diawara et bien sûr Matthieu Chedid ont su emporter un théâtre de verdure comble, prouvant ainsi qu’entre Cognac et le Mali il n’y a qu’un pas.
Jeudi, c’est une Dee Dee Bridgewater rayonnante et particulièrement à l’aise dans son répertoire jazz et blues qui enchante les festivaliers de la Blues Paradise. Grand sourire et grande classe, elle assure un concert à la hauteur de sa renommée. Après trois accords de basse reconnaissable parmi tous, Larry Graham apparaît du haut du Théâtre comme toujours en habits de lumière. La basse sonne au milieu du public, le show peut commencer : paillettes, costumes blancs, chemises rouges à jabot, et le maître du slap à la basse nous gratifie d’un set groovy & funky, comme il sait si bien les mener. Les divines Ina Forsman, Layla Zoe et Tasha Taylor, qui jouent également chacune sur le festival et ensemble le samedi soir sous le nom Blues Caravan, rentrent une à une faire un hommage vibrant à Prince, pour terminer toutes les trois en featuring sur le célèbre morceau ‘Purple Rain’ tout en émotion. Et quelles voix !
Vendredi, Milky Chance ravit les plus jeunes et les fans nichés au premier rang. Les larmes coulent à leur entrée sur scène. Un concert qui finalement rassemblera toutes les générations, tantôt pop, tantôt folk, le tube ’Stolen Dance’ s’entonnera à l’unisson. Dans un autre registre, ce sont les anglais d’Archive qui terminent sur la scène principale. Ils imposent rapidement leur rock progressif sur Cognac. Les lumières et leurs ondes sonores ensorcellent le théâtre de verdure. Les esprits et les corps se font happer dans une ambiance particulièrement envoûtante et envoûtée.
Samedi, LP est très attendue. Les admirateurs et leurs mobiles trépignent. Elle s’empare de la scène, déambule et assure une proximité particulière avec le public, comme si elle voulait croiser le regard de chacun. Sa voix touche et son célèbre morceau ‘Lost on you’ fait parcourir un grand frisson parmi l’assemblée. Sonne bientôt le dernier concert sur la Blues Paradise, Electro Deluxe en formule Big Band XXL avec 21 musiciens. À peine les premières notes lancées, qu’ils électrisent déjà la foule. Le courant passe avec un James Copley charismatique réussissant à faire participer 99,99% du public, qui ressort complètement conquis par la prestation.
À noter également le succès de la scène 1715, avenue du Blues dans le cadre magique de la Maison Martell, qui connaît une hausse de fréquentation de 30 à 40 %, dont un record grâce à la venue de China Moses & André Manoukian, avec un set élégant teinté d’humour. Pour la deuxième année consécutive, la scène du Voodoo club tient également toutes ses promesses, on plonge dans la jungle grâce à une déco et un univers marqué. L’électro de qualité de Joris Delacroix et Louisahhh ont su ambiancer les noctambules dans des abattoirs combles.
Parmi les découvertes et moments forts de ce festival, on notera également le concert de Peter Harper et la surprise du public, quand il descend et embrasse un à un tous ses spectateurs. La parade de Sharde Thomas joueuse de fifre accompagné de ses percussionnistes sillonnant le public. L’écorché Watermelon Slim marquera encore un fois les esprits avec sa voix chargée d’histoire. Qu’il joue de la cigar box, de la guitare ou de l’harmonica, son charisme et son état d’esprit a su enchanter les spectateurs à chacune de ses prestations, de la Tonic Day au Groove au Château. Authentique! Enfin, les scènes Expérience et Tonic, remodelées cette année, ont su révéler leurs pépites de jour, avec la chanteuse Norma ou les finlandais de Talmud Beach, comme de nuit avec Siska, King Dalton ou Imperial Crowns qui ont su clôturer avec talent les soirées du Jardin Public cognaçais.
Une bonne étoile qui ne fait qu’accroître la motivation de l’organisation à l’aube de la 25 ème édition du Cognac Blues Passions !
Rendez-vous donc en 2018 !